L'internationalisation des cursus développe chez les étudiants une forte envie de travailler à l'étranger. Près de 15% des jeunes diplômés s'exportaient à l'étranger après leurs études, dernièrement. Comme la tendance devrait s'accentuer, il est bon de se poser la question du pays à convoiter, ce qui pourrait avoir un impact sur le choix de l'école en fonction de ses partenariats. Selon une étude de Campus France de 2013, 65 000 étudiants français étudient chaque année à l'étranger.

 

Connaître les pratiques de chaque pays

Est-il opportun de développer un business dans tel pays ? Quels sont les secteurs les plus attractifs et les possibilités de développement commercial ? Comment procéder administrativement ? Comment devenir un bon manager d'équipes ou de projets dans un écosystème inconnu ?

Pour aider les futurs jeunes managers à construire leur projet à l'étranger, l'ESC de Pau fait intervenir des experts « pays » lors de conférences grand public.
« Nous formons aujourd'hui des jeunes qui seront certainement amenés, un jour ou l'autre, à travailler à l'international, soit dans le cadre de leur propre création d'entreprise, soit pour le compte d'une organisation où ils évolueront en tant que managers d'équipe, par exemple », commente Mazhar MUGHAL, docteur et professeur en Economie au département Finance de l'ESC Pau.

Nous proposons ici un bref éclairage sur les pratiques de quatre pays : les Etats-Unis, le Mexique, le Pakistan et le Maroc.
 

Marchés potentiels

Les Etats-Unis restent l'un des pays les plus attractifs pour les étudiants et les salariés internationaux. Les Français y figurent à la 5e place des investisseurs étrangers et emploient près de 500 000 salariés américains. De nombreux secteurs y recrutent : l'ingénierie spécialisée,  les nouvelles technologies, la finance, l'industrie du luxe et le tourisme.
 
Au Mexique, la France a implanté 400 entreprises et 100 000 salariés. Dans la « deuxième puissance commerciale d'Amérique Latine », l'industrie pharmaceutique, l'électronique, les machines industrielles et agricoles mais aussi l'information sont les secteurs forts. Le Mexique serait aussi le premier pays d'accueil des investissements aéronautiques dans le monde. Eurocopter, Bombardier et Safran y sont par exemple implantés.
 
Au Pakistan, l'Europe représente aujourd'hui un quart des échanges commerciaux. Mais le développement commercial du pays (entreprises de logiciels en particulier) se fait surtout avec les Etats-Unis, pour des raisons historiques. Si l'Inde a beaucoup misé sur le secteur bio-informatique, le Pakistan parie fort sur la programmation informatique et les call centers. Par ailleurs, le marché de la production de pierres précieuses et semi-précieuses (peu exploré) ainsi que le tourisme sont prometteurs.
 
Le Maroc, lui, compte sur l'industrie aéronautique mais aussi sur l'automobile, grâce à l'implantation de Renault à Tanger et l'ouverture de l'usine de Peugeot Citroën à Kenitra en 2019. Le pays se fait également remarquer par son engagement fort en matière de transition énergétique. Il accueillera d'ailleurs la COP22 en décembre 2016.

 
Des pratiques à intégrer

Du point de vue administratif, les conditions sont particulièrement avantageuses dans certains pays d'Amérique. On peut créer son entreprise en 24 heures aux Etats-Unis et en deux ou trois semaines (avec un coût très limité) au Mexique. L'installation (compte bancaire, démarches légales, statuts…) est en revanche plus complexe dans ce dernier. De même, le recrutement de collaborateurs hors du pays implique d'avoir une bonne connaissance des types de visas exigés, avec de longs délais. Et le recrutement de Mexicains est à largement privilégier.
 
Aux Etats-Unis, c'est le système de management qui demande une attention particulière. Manager des Américains nécessite d'avoir intégré les codes culturels : une communication directe et une forte délégation des tâches notamment.