Quelles sont les attentes des entreprises et des étudiants vis-à-vis de l'enseignement supérieur ?

Une étude de l'IFOP pour Kedge Business School et Havas Paris fait le point sur les aspirations et les compétences attendues mais aussi le type de structures qui attirent désormais les étudiants. En outre, elle révèle le nom des écoles de commerce les plus connues à la fois par les cadres et les étudiants : HEC, ESSEC, EDHEC, suivies par emlyon, ESCP Europe, Audencia et Kedge.
L'enquête s'appuie sur un échantillon de 1002 cadres et de 1001 étudiants ayant obtenu un Bac L, ES ou S.
 

Les manques

Alors que les innovations technologiques transforment les business models et bouleversent les relations managériales, les étudiants (53%) et cadres (56%) s'accordent à dire que l'enseignement supérieur prépare mal les futurs diplômés aux compétences demandées par les entreprises.

Celles qui leur manquent le plus (à la fois aux cadres et aux étudiants) sont :
- les capacités d'adaptation aux changements de métiers,
- la transformation managériale (les nouvelles approches de collaboration entre métiers, les modes de décision plus collaboratifs)
- les capacités d'adaptation aux changements d'organisation.

Expérience et développement personnel

Les cadres sont très favorables (à 94%) au développement de l'esprit entrepreneurial dans les études supérieures, un peu plus que les étudiants (88%), si on leur pose la question. L'ensemble compte sur le contexte politique et économique actuel pour développer cet esprit. Mais, paradoxalement, l'entrepreneuriat (c'est-à-dire la capacité à agir, créer ou innover) ne fait pas partie des priorités : seulement à 14% pour les cadres et 11% pour les étudiants.
De nouvelles aspirations émergent. Le critère qui correspond le mieux aux attentes pour la formation supérieure est l'acquisition d'expérience en entreprise, pour 30% des cadres et 29% des étudiants. Mais les étudiants privilégient ensuite le développement personnel et l'opportunité de faire des études à vocation internationale, tandis que les cadres sont toujours tournés vers l'expertise métier.

Pédagogies digitales

Parmi les pédagogies d'apprentissage digitales, certaines sont jugées efficaces par les 3/4 des deux interlocuteurs pour faciliter l'employabilité :
- Les challenges par équipe, sur une longue période ;
- Les formations continues « Blended learning » qui permettent de suivre les apprentissages à distance et préserver ainsi d'éventuels engagements professionnels en parallèle de la formation ;
- L'encouragement à la création de start-up ;
- Des activités de gaming, consistant à défendre des projets de manière argumentée auprès d'autres étudiants.
Les e-certificats sont considérés, eux, comme les moins efficaces.

Les nouvelles structures qui attirent

Enfin, alors que les cadres sont toujours attirés par les structures classiques de travail (grandes entreprises, TPE et PME), les étudiants valorisent d'autres types d'organismes tels que les start-ups, les associations et les entités publiques.