On le sait, l'enseignement supérieur français est encore plus accessible depuis 2010. Mais l'INSEE vient d'annoncer un nouveau chiffre : une augmentation de 40% des diplômés de niveau Bac +5 depuis 10 ans. Une conférence de presse a eu lieu avec la DARES et le CEREQ le mardi 10 avril 2018. Elle  portait sur le lien entre les formations et l'emploi, tous âges confondus.

 
Parmi les jeunes français, 44% achèvent leurs études avec un diplôme du supérieur, dont 20% de Masters, doctorats, diplômes d'écoles de commerce et d'ingénieur et 10% de Licences.
Quant au nombre d'apprentis, il a doublé dans les études supérieures, en 10 ans. Même si le « pic » a été constaté en 2012, on compte près de 420 000 apprentis fin 2016 (soit 6% dans le supérieur), avec une augmentation qui a démarré en 2014.
 
Les jeunes de 15-29 ans en formation initiale sont apprentis ou stagiaires dans un cas sur deux. Ils sont aussi parfois employés réguliers ou occasionnels. La proportion de ceux qui cumulent études et emploi est stable depuis 2008, à 13%.
 

Jeunes diplômés : quelle force face à l'emploi ?

 
Le nombre de diplômés de l'enseignement supérieur a bien augmenté en 10 ans mais, « à diplôme équivalent, les jeunes diplômés d'aujourd'hui ont moins d'emplois qualifiés » que les autres salariés et leur taux de chômage est plus de 2 fois plus important que pour ceux qui travaillent depuis 10 ans », a indiqué Vladimir PASSERON, chef du département de l'emploi et des revenus d'activité de l'INSEE. Il faut dire que le taux de chômage des jeunes diplômés (depuis 1 à 4 ans) atteint presque les 20% en 2016.
 
Bien entendu, le taux d'emploi du supérieur (diplômés depuis 1 à 4 ans) est largement supérieur à celui des diplômes CAP, BEP et Baccalauréat : 82,1% contre 59,8%.
 
Même si les études supérieures sont un atout de plus en plus fort face à l'emploi, un jeune met en moyenne 6 mois à être embauché et « 3 fois plus de temps pour obtenir un emploi durable » (CDI ou poste de fonctionnaire), a-t-il ajouté.
Ceux qui cherchent leur emploi depuis 4 ans au plus « sont 5 fois plus en CDD que leur ainés » (diplômés depuis 11 ans ou plus), a précisé Claude MINNI, chargé d'études au département emploi de la DARES (Ministère du Travail).
 
De plus, la part des jeunes qui restent durablement aux marges de l'emploi s'élève fortement : « un jeune sur 6 reste en marge du marché du travail, contre 1 sur 10 en 1998 ». Telle est la conclusion de Virginie MORA, chargée d'études au département Emploi du CEREQ. Pour elle, en plus du niveau d'études, ce phénomène s'expliquerait par la conjoncture économique actuelle.
 
Pour autant, les jeunes se disent moins inquiets que les générations précédentes pour leur avenir professionnel !