Quelle est la situation des ingénieurs français aujourd'hui ? L'IESF délivre les résultats de son enquête annuelle, auprès de 52 000 ingénieurs et scientifiques diplômés en France (en février-mars 18). Nous relevons les résultats pour les ingénieurs diplômés par une école habilitée par la CTI (Commission des Titres d'Ingénieur).

La population des ingénieurs croit de 3 à 4% par an. La féminisation, après avoir fortement progressé, stagne entre 28 et 29% depuis 2013. Leur taux de chômage a baissé : il est de 3,4% en 2017 (contre 3,9% en 2016), si l'on intègre les jeunes à la recherche d'un premier emploi.
Dans un contexte d'accroissement de la demande, les entreprises peinent à recruter des ingénieurs d'études et de production.

Le salaire brut médian d'un ingénieur est de 56 400 euros, soit 17% supérieur à celui des cadres et le double de l'ensemble des salariés. En général, il triple au cours d'une carrière. Il démarre à 34 000 euros bruts par an (à 23-24 ans) pour atteindre 100 000 vers 60 ans.

La proportion d'ingénieurs expatriés (15 à 16%) reste constante, ainsi que les destinations demandées : la Suisse, les Etats-Unis, l'Allemagne et le Royaume Uni en particulier. Près de 40% des ingénieurs en France ont une expérience du travail à l'étranger. Pour les ¾, elle a été un « plus » à la fois dans leur carrière ; et sur le plan personnel pour 92% d'entre eux. Les salaires des ingénieurs diplômés en France et travaillant à l'étranger paraissent attrayants (+ 50%) mais il faut prendre en compte la différence de prestations sociales, les coûts d'expatriation et la perte d'emploi du conjoint.
 

Recrutements 2017

On note une accélération des recrutements en 2017. Ce sont les embauches dans l'industrie qui ont le plus progressé.
Les ingénieurs sont 60% à travailler dans des entreprises de plus de 5000 salariés ou dans les secteurs publics ou parapublics. Le travail à distance se répand mais il reste souvent inférieur à 5 jours par mois.
Ils sont 17% à déclarer avoir créé ou repris une entreprise au cours de leur carrière et 80% sont satisfaits de l'avoir fait. Mais seulement 17% des ingénieurs déclarent avoir été préparés à la création (ou la reprise) d'une entreprise au cours de leurs études. Mais 1/3 des ingénieurs nouvellement formés a suivi une préparation à la création d'entreprise.
 

Les  ingénieurs et la transformation numérique

Dans quel domaine pensent-ils que cette transformation agisse le plus profondément ?
Dans le tertiaire : 74%
Dans l'industrie : 68%
 
Pensent-ils qu'elle aura un effet positif dans les domaines suivants ?
L'innovation, la créativité : 59%
La mobilité géographique grâce au télétravail : 39%
La croissance économique : 36%
Le bien-être individuel par l'amélioration des services : 33%
L'emploi grâce à de nouveaux modes de travail : 31%
 
Se sentent-ils armés pour accompagner cette transformation ?
Armés : 52%
Insuffisamment armés : 41%
 
Quelle est la technologie la plus génératrice de transformation ?
L'intelligence artificielle : 32%
Le big data et l'analyse des données : 30%